Lettre à Monsieur le Président Macron

Partie 2: Analyses Médicales

Analyses Médicales

La base médicale du refus de l’Assurance maladie

La déclaration qui présente la base médicale du rejet de l’Assurance Maladie indique que « un traitement identique ou présentant le même degré d’efficacité peut être obtenu en temps opportun en France ».

Est-ce qu’ « un traitement identique » est disponible en France?

En ce qui concerne le premier scénario, « un traitement identique »: dans le courrier électronique de Dr. Abadie, daté du 28 avril 2017, Dr. Abadie, expert de Pierre Robin en France, admet que:

« Cette technique n’est actuellement réalisable que par cette équipe allemande car elle repose sur la fabrication sur mesure d’une orthèse qui doit être mise en place, surveillée et changée par l’équipe qui en a l’expérience. »

Comme l’a confirmé le Dr. Abadie par écrit, le traitement TPP n’est pas disponible en France.

En outre, le lundi 10 avril 2017, nous avons discuté de la santé de notre enfant Lysiane avec Dr. Abadie par téléphone. Dr. Abadie a expliqué qu’elle connait Dr. Poets à Tübingen, et elle connait son travail. En ce qui concerne le traitement TPP, Dr. Abadie nous a dit: « Je connais cette technique et je connais le Professor Poets. C’est une technique qui marche – ça marche, c’est indiscutable. » Dr. Abadie a également confirmé que ce dispositif médical, le TPP, n’est pas disponible en France, en Angleterre ou aux États-Unis d’Amérique. Le dispositif TPP est un dispositif médical personnalisé et particulier à chaque patient mise au point par une équipe allemande de professionnels en médecine utilisant des technologies de santé hautement spécialisées, qui requiert une concentration particulière d’expertise basée en Allemagne. Dr. Abadie nous a expliqué: « Le traitement TPP n’est pas un traitement généralisé. C’est très local, c’est fait qu’en Allemagne. Il faut aller en Allemagne pour ce traitement. »

Encore une fois, le traitement TPP n’est pas disponible en France, et aucun traitement identique au traitement TPP n’est disponible en France.

Existe-t-il un traitement avec le « même degré d’efficacité » en France?

Un « traitement identique » n’est pas disponible en France; c’est un fait simple. La France offre-t-elle un traitement qui présente « le même degré d’efficacité »? Diverses techniques chirurgicales invasives sont disponibles en France pour traiter les bébés avec une Séquence de Pierre Robin. Un exemple de ces techniques chirurgicales invasives est la distraction ostéogénique mandibulaire. La distraction ostéogénique mandibulaire consiste essentiellement à fracturer la mâchoire inférieure du bébé, puis à agrandir chirurgicalement la mâchoire inférieure en utilisant une série de tiges et de vis en métal – le tout dans le but de réduire l’obstruction des voies respiratoires supérieures du bébé.

Une autre technique chirurgicale invasive que la France propose pour traiter les bébés souffrant de la Séquence de Pierre Robin est labioglossopexie. Cette intervention chirurgicale consiste à coudre l’extrémité de la langue du bébé sur la lèvre inférieure du bébé; le but étant qu’en cousant la langue du bébé ainsi, celle-ci ne sera pas capable de monter et de bloquer les voies respiratoires supérieures du bébé, et en fait ne sera pas capable de bouger. Labioglossopexie – coudre la langue d’un bébé sur la lèvre du bébé – est une procédure hideuse; il ressemble à quelque chose du Moyen Age, pas à la médecine du 21ème siècle. En outre, cette technique échoue souvent; soit la chair de la langue du bébé se déchire, soit la chair de la lèvre du bébé se déchire, créant des blessures et une infection possible – et permettant à la langue du bébé de retourner à sa position verticale dangereuse (glossoptose), où elle obstrue les voies respiratoires supérieures.

Nous pensons que si les médecins français informaient les mères françaises et les pères français qu’il existait une alternative sûre et efficace à ces procédures chirurgicales invasives, douloureuses et potentiellement risquées – si on leur disait qu’un dispositif oral, le dispositif TPP, a été médicalement prouvé de manière cohérente et réussie à éliminer l’obstruction des voies respiratoires supérieures du bébé, sans aucune intervention chirurgicale quelconque – alors au moins certaines de ces familles françaises renonceraient à la chirurgie, et opteraient plutôt pour le traitement TPP.

Dans son courriel daté du 28 avril 2017 pour l’Assurance Maladie, concernant les traitements que la France offre aux bébés souffrant de la Séquence de Pierre Robin, le Dr. Abadie évite de mentionner ces techniques ou d’autres techniques chirurgicales qui sont offertes en France. Au lieu de cela, elle indique que la stratégie de la France pour traiter les bébés avec une Séquence de Pierre Robin est d’attacher les bébés aux machines de ventilation:

« Nous avons en France une stratégie alternative efficace sur le traitement de l’obstruction ventilatoire, comme en témoigne également nos publications: Continuous Positive Airway Pressure for Upper Airway Obstruction in Infants with Pierre Robin Sequence. »

Est-il vrai que par rapport au traitement TPP, l’assistance ventilatoire proposée en France – attacher le bébé à une machine de ventilation – présente « le même degré d’efficacité »?

  • Le traitement TPP, en débloquant la gorge du bébé, corrige le problème anatomique sous-jacent, l’obstruction des voies aériennes supérieures de la Séquence de Pierre Robin; Cela permet au bébé de respirer naturellement et indépendamment, de son propre chef. L’assistance à la ventilation, d’autre part, force simplement l’air à passer dans les voies respiratoires bloquées du bébé; Cependant, les voies aériennes du bébé restent obstruées et, lorsque le bébé est déconnecté de la machine de ventilation, les difficultés respiratoires reviennent. Voici Lysiane, qui a du mal à respirer, quand elle a été momentanément déconnectée de la machine de ventilation, après un mois d’hospitalisation sans escale 24h/24 en France, où elle a reçu une assistance ventilatoire:
    http://avantetapres.com/
  • Le traitement TPP ne nécessite aucun équipement externe; Au lieu de cela, le TPP est un petit appareil buccal qui est porté à l’intérieur de la bouche du bébé. L’assistance à la ventilation, d’autre part, nécessite des équipements hospitaliers encombrants, y compris une machine de ventilation, des tubes, un masque facial et des câbles électriques; Cet équipement de ventilation limite radicalement la mobilité du bébé et des parents, car le bébé doit être attaché à la machine ventilatoire chaque fois que le bébé dort, nuit et jour.
  • Le traitement TPP nécessite généralement 2 à 3 semaines à l’hôpital; Le bébé est alors libéré de l’hôpital et rentre chez lui pour rejoindre ses parents. L’assistance à la ventilation nécessite généralement une hospitalisation à long terme, qui peut durer plusieurs mois, six mois, ou plus. La nécessité d’une hospitalisation à long terme, dont l’assistance ventilatoire requiert généralement, comporte plusieurs inconvénients majeurs:
    • l’hospitalisation à long terme présente un coût financier énorme, dans tout système de santé, indépendamment de la gestion de ce système de santé;
    • l’hospitalisation à long terme expose le bébé à des agents pathogènes bactériens à l’hôpital, ce qui peut aggraver les problèmes de santé existants du bébé; et
    • l’hospitalisation à long terme crée une séparation douloureuse, anormale et malsaine entre le bébé et les parents et entrave le processus de liaison qui est crucial pour le développement sain du bébé.
  • Le traitement TPP, en replaçant correctement la langue du bébé à plat et vers l’avant dans la bouche, la remettre avec succès dans la position correcte et naturelle pour téter; Cela aide à déclencher les instincts naturels et innés de succion et de déglutition. L’alimentation par biberon est donc considérablement améliorée, car le TPP garantit que la langue du bébé est, par défaut, dans le bon positionnement pour téter. Cela a été prouvé dans des études médicales examinées par des pairs; Le traitement TPP améliore et facilite sensiblement le processus d’alimentation chez les nourrissons souffrant de la Séquence de Pierre Robin. L’assistance à la ventilation, d’un autre côté, ne fait rien pour améliorer ou faciliter l’alimentation.
  • Le traitement TPP, en repositionnant la langue vers l’avant de la bouche, amène la langue du bébé à appuyer contre la crête alvéolaire inférieure du bébé. Il existe des preuves médicales suggérant que cette pression douce de la langue du bébé, en appuyant contre sa crête alvéolaire inférieure, induit naturellement une croissance de rappel mandibulaire, réduisant ainsi les déformations de la mâchoire associées à la Séquence de Pierre Robin, de manière sûre et non chirurgicale. En revanche, la CPAP a montré un risque cliniquement important de causer des déformations faciales chez les jeunes enfants, en raison de la pression constante exercée par le masque de ventilation sur les structures faciales croissantes de ces enfants. Dr. Brigitte Fauroux, membre du Centre de référence Pierre Robin de France à l’Hôpital Necker à Paris, a publié une étude en France montrant que 68% des enfants observés, qui ont reçu une assistance à la ventilation, souffraient de malformations faciales, y compris l’aplatissement facial global et la rétrusion maxillaire.

Aucune comparaison médicale objective et impartiale ne peut raisonnablement conclure que la CPAP, qui requiert que le bébé soit connecté à une machine de ventilation – et le traitement TPP, qui atteint des objectifs médicaux cruciaux que la CPAP ne peut pas et ne parvient pas à atteindre – sont « identiques » ou présentent « le même degré d’efficacité ».

Ci-dessous, nous fournirons d’autres détails sur les points soulevés ci-dessus.

Équipement et mobilité du patient

Dans la demande S2 que nous avons soumis à l’Assurance Maladie, nous avons inclus une lettre de Dr. Christian Poets. Dans cette lettre, Dr. Poets a expliqué ce qui suit:

« ….la ventilation entraîne plusieurs challenges dont le fait que cette intervention doit être appliqué pendant leur sommeil soit quasi-continuellement chez les jeunes nourrissons, vu qu’ils dorment la majorité du temps ce qui réduit énormément la mobilité du patient. Contrairement, le TPP qui est placé à l’intérieur de la bouche du bébé, élimine tout besoin d’équipement externe encombrant et ainsi permet aux parents de bouger plus librement avec leur bébé et même à la maison aussi. »

Texte originale, en anglais:
« …ventilation comes with several challenges, including the fact that this intervention must be applied almost continuously in (young) infants, as these sleep for most of the day, which substantially reduces the patient’s mobility. In contrast, the TPP, which is placed inside of the baby’s mouth, eliminates the need for any cumbersome external equipment and thus allows parents to move their baby around freely and, most importantly, also at home. »

La question que souligne Dr. Poets ci-dessus concerne la mobilité des patients. Le soutien de la ventilation doit être appliqué lorsque le bébé dort, mais un bébé dort la plupart de la journée et la plupart de la nuit. Ainsi, un bébé recevant un support ventilatoire doit être connecté à l’équipement de ventilation externe presque 24 heures par jour. Cela rend très difficile pour les parents de déplacer le bébé d’une pièce à l’autre, d’amener le bébé aux rendez-vous médicaux, et ainsi de suite. Les deux images suivantes illustrent cette différence dans l’équipement requis pour le support ventilatoire, contrairement au traitement TPP, et l’effet que cet équipement requis a sur la mobilité des enfants et des parents:

L’équipement, et l’effet sur la mobilité des patients

L’assistance ventilatoire

Équipement de ventilation; Les différents tubes d’air et les fils électriques font partie de l’équipement de ventilation. Le bébé doit être connecté à cet équipement chaque fois qu’il dort, ce qui est la plupart du temps.

Le traitement TPP

Les petits objets ci-dessus sont des exemples de l’appareil TPP, qui est porté à l’intérieur de la bouche du bébé.

Ce petit appareil est tout l’équipement que notre enfant a besoin pour débloquer son obstruction des voies aériennes supérieures et lui permettre de respirer naturellement et librement, seul.

Il n’y a aucun besoin d’un équipement externe, aucun besoin de fils électriques, et il n’est pas nécessaire de rester immobile relié à un ventilateur et connecté à des tubes dans une unité de soins intensifs.

Hospitalisation à long terme

Dans la même lettre de Dr. Poets, il a ajouté ce qui suit:

« …la ventilation habituelle requiert une hospitalisation longue durée qui augmente considérable le prix du traitement et apporte des risques en plus, particulièrement contact avec des bactéries pathogènes (contractées à l’hôpital, i.e. infections nosocomiales). Dans le cas présent, la patiente Lysiane Pakter, est hospitalisée de manière permanente depuis plus de 4 semaines. Malheureusement, elle continue toujours à avoir besoin de la ventilation et d’un support nutritionnel. La thérapie TPP, d’une part, requiert une période d’hospitalisation de 2 à 3 semaines, le patient est alors déchargé et retourne à la maison rejoindre ses parents qui ont été formés pour manipuler et maintenir l’appareil TPP eux-mêmes. »

Texte originale, en anglais:
« …ventilation typically requires a long-term hospital stay, which greatly increases the cost of treatment and carries additional risks, particularly contact with pathogenic bacteria (hospital-acquired, i.e. nosocomial, infections). In the present case, the patient, Lysiane Pakter, has already been under constant hospitalization for over 4 weeks. Unfortunately, she continues to require both, ventilation and critical nutritional support. The TPP treatment, on the other hand, requires a hospitalization period which averages two to three weeks; the patient is then discharged home to rejoin his/her parents, who have been trained in handling and maintaining the TPP device on their own. »

L’hospitalisation à long terme est une question critique. Non seulement l’hospitalisation à long terme a un coût financier énorme, et elle expose aussi le bébé à des agents pathogènes bactériens, mais l’hospitalisation à long terme crée également une séparation douloureuse, non naturelle et malsaine entre le bébé et les parents. En tant que parents de Lysiane, nous étions traumatisés par les circonstances terrifiantes de sa naissance difficile, la découverte d’une maladie rare et du fait qu’elle devait passer 6 jours consécutifs dans l’unité de réanimation néonatale, recevant le plus haut niveau de soins médicaux d’urgence. Cependant, nous avons été encore dévastés qu’après que Lysiane ait quitté l’unité de réanimation néonatale, l’hospitalisation à long terme s’est poursuivie, dans le service de soins intensifs – semaine après semaine, après semaine après semaine.

Nous ne pouvions pas aller à l’hôpital et vivre avec Lysiane dans l’unité de soins intensifs; Tout ce que nous pouvions faire était de lui rendre visite tous les jours. Cependant, chaque nuit, nous devions quitter l’hôpital et rentrer chez nous sans elle. Ce n’était pas bon pour Lysiane, et ce n’était pas bon pour nous, les parents.

En outre, il n’y avait pas de point final en vue; Il n’y avait pas de date de sortie prévue, aucune estimation de l’un des médecins pour savoir quand on pourrait enfin emmener Lysiane, notre nouveau-né à la maison.

D’autre part, à Tübingen, en Allemagne, après seulement une semaine de traitement TPP, nous avons pu mettre Lysiane dans une poussette, quitter l’hôpital et emmener notre bébé en plein air pour une promenade dans le parc. Avec le traitement français, mettre Lysiane dans une poussette et l’emmener au parc aurait été un rêve impossible.

Le 21 mai 2017, après moins de trois semaines de traitement TPP, nous avons été complètement déchargés de l’hôpital allemand. Nous avons emmené Lysiane, notre bébé, à la maison. Nous n’avions pas besoin d’apporter avec nous une machine de ventilation, des tubes à air ou des masques faciaux. D’après le document médical de l’hôpital allemand:

« Une fois les modifications du TPP terminées, nous avons réalisé une étude de sommeil qui a révélé un IAHO < 1. Les signes cliniques d’obstruction des voies aériennes supérieures ont été éliminés … En ce qui concerne ses difficultés respiratoires, le traitement a permis à Lysiane d’être en total indépendance de l’assistance respiratoire."

Texte originale, en anglais:
« After the TPP’s modifications were complete we carried out a repeat sleep study which revealed an MOAI < 1. Clinical signs of upper airway obstruction were eliminated... With regard to her respiratory difficulties, treatment has allowed Lysiane to achieve total independence from ventilation assistance."

Les deux images suivantes illustrent cette différence importante: la nécessité d’une hospitalisation à long terme, dans le cas d’une assistance à la ventilation – et la liberté de quitter l’hôpital, dans le cas du traitement TPP.

Hospitalisation à long terme

L’assistance ventilatoire

Au-dessus, en France, avec support de ventilation; Cinq semaines consécutives à l’hôpital, sans jamais quitter une fois l’unité de soins intensifs, et aucune date de sortie en vue.

Le traitement TPP

Notre fille Lysiane a été équipée d’un dispositif TPP le 4 mai 2017. Six jours plus tard, le 10 mai 2017, nous avons pu emmener Lysiane dehors dans une poussette pour une promenade dans le parc. Lysiane n’avait besoin d’aucun équipement de ventilation, seul le dispositif TPP dans sa bouche, qui débloque ses voies aériennes, et lui permet de respirer naturellement et librement, seul.

Le 21 mai 2017, après moins de trois semaines de traitement TPP, nous avons été complètement déchargés de l’hôpital. Nous avons emmené Lysiane, notre bébé, à la maison. Nous n’avions pas besoin d’apporter avec nous une machine de ventilation, des tubes à air ou des masques faciaux.

Les orthèses palatines du Professeur Isabelle James à Lyon

Le dispositif TPP que nous avons cherché en Allemagne est un exemple d’un type de dispositif médical appelé une orthèse palatine. Cette type de traitement – une orthèse palatine – est disponible en France, et est pris en charge par l’Assurance Maladie. Ceci est confirmé par Dr. Abadie dans son email daté du 28 avril 2017, dans lequel elle a écrit:

« A Lyon, des petites orthèses palatines peuvent être proposées par l’équipe de chirurgie du Pr Isabelle James. Elles n’ont pas d’effet sur la ventilation mais peuvent aider certains enfants à positionner leur langue pendant la tétée. Cette technique n’a pas fait la preuve scientifique de son efficacité, mais existe. »

En décrivant les orthèses palatines du Professeur Isabelle James, le Dr. Abadie avait pour but de convaincre l’Assurance Maladie qu’il n’est pas nécessaire que Lysiane se rende en Allemagne pour obtenir le dispositif TPP, car ce type de traitement, l’orthèse palatine, est également disponible en France.

En tant que parents, nous avons contacté en France une mère dont le bébé français souffre de la Séquence de Pierre Robin. Son bébé a récemment reçu l’une des « petites orthèses palatines … du Pr Isabelle James », dont Dr. Abadie se réfère plus haut. La mère nous a parlé de l’orthèse palatine française que son bébé avait reçue, et elle nous a envoyé des photos. Ceci nous a confirmé que bien que les orthèses palatines françaises et les orthèses palatines allemandes appartiennent toutes deux au même type de traitement médical, les orthèses palatines allemandes sont, objectivement parlant, médicalement supérieures aux orthèses palatines françaises:

  • Les orthèses palatines françaises ne font rien pour aider les bébés avec une Séquence de Pierre Robin et avec leurs difficultés respiratoires potentiellement mortelles; Comme l’a admis le Dr. Abadie par écrit, les orthèses palatines françaises n’ont « aucun effet sur la ventilation »;
  • Les orthèses palatines allemandes réussissent à résoudre les difficultés respiratoires du bébé: en résolvant avec succès les difficultés respiratoires du bébé, les orthèses palatines allemandes éliminent efficacement le risque de privation d’oxygène, de lésions cérébrales et de mort chez le bébé; en termes de qualité de vie, les orthèses palatines allemandes libèrent ces bébés des machines respiratoires mécaniques, et de l’hospitalisation de longue durée, et de la chirurgie douloureuse, risquée et invasive;
  • Les orthèses palatines françaises manquent d’études médicales examinées par des pairs pour démontrer les avantages qu’elles offrent et les risques qu’elles créent, ce que le Dr. Abadie a admis par écrit;
  • Les orthèses palatines allemandes sont soutenues par plus de dix années d’études médicales examinées par des pairs; ces études médicales examinées par des pairs ont non seulement prouvé que les orthèses palatines allemandes étaient très efficaces, mais elles ont également prouvé que les orthèses palatines allemandes sont sûres pour ces bébés à utiliser.

Ainsi, alors que ce type de traitement, l’orthèse palatine, est offert en France, et pris en charge par l’Assurance Maladie, les orthèses palatines françaises, et les orthèses palatines allemandes, ne présentent pas « le même degré d’efficacité ». Les orthèses palatines allemandes sont, objectivement parlant, médicalement supérieures aux orthèses palatines françaises.

En conclusion, l’Assurance Maladie est en effet disposée à autoriser ce type de traitement médical, l’utilisation d’orthèses palatines, pour traiter les bébés français atteints de cette maladie rare spécifique, la Séquence de Pierre Robin. Toutefois, l’Assurance Maladie n’autorisera l’utilisation d’orthèses palatines que si deux conditions sont réunies. La première condition est que les orthèses palatines ne doivent pas résoudre l’obstruction des voies aériennes supérieures et les difficultés respiratoires rencontrées par ces bébés. Si les orthèses palatines résolvent effectivement l’obstruction des voies respiratoires supérieures et les difficultés respiratoires potentiellement mortelles auxquelles sont confrontés ces bébés, comme le font les orthèses palatines allemandes, elles ne seront pas autorisées par l’Assurance Maladie. La deuxième condition pour bénéficier de l’autorisation de l’Assurance Maladie est que les orthèses palatines ne doivent pas être soutenues par des études médicales examinées par des pairs. Si les orthèses palatines sont en effet adossées à des études médicales examinées par des pairs, confirmant leur sécurité et leur efficacité – comme le sont les orthèses palatines allemandes – elles ne seront pas autorisées par l’Assurance Maladie.

Il semble que pour le Dr. Abadie et l’Assurance Maladie, peu importe l’efficacité des orthèses palatines, ou si les orthèses palatines ont été médicalement testées et scientifiquement prouvées. Ce qui compte, c’est d’où viennent les orthèses palatines. S’ils viennent de France, ils doivent être bons, donc l’Assurance Maladie est prête à autoriser leur utilisation. S’ils viennent d’Allemagne, alors ils doivent être mauvais, donc l’Assurance Maladie va les refuser. Par une logique similaire, le gouvernement français a tout le droit d’entraver les citoyens français d’acheter des voitures BMW et Mercedes, car ici en France nous proposons des voitures Peugeot et Citroën – et les voitures Peugeot et Citroën doivent être assez bonnes pour quelconque citoyen français. Sur la base du droit de l’UE, il est difficile de croire que l’Assurance Maladie considère qu’un tel comportement est acceptable.

Du point de vue des droits des patients, qui comprend le droit de recevoir les meilleurs soins médicaux possibles – en particulier un nouveau-né souffrant d’une maladie rare – il serait difficile d’inventer une politique de santé plus irrationnelle, ou plus perverse.

Les orthèses palatines en France; les orthèses palatines en Allemagne

Les orthèses palatines françaises

En termes de forme, ces orthèses palatines n’ont aucune extension arrière descendant vers le bas dans le pharynx. En termes de fonction, ces orthèses palatines ne déplacent pas la base de la langue vers l’avant et ne débloquent pas les voies aériennes supérieures. Dr. Abadie ne mentionne pas ces faits importants dans sa lettre daté du 28 avril 2017, mais elle admet que:

« Elles n’ont pas d’effet sur la ventilation… »

Dr. Abadie explique que ces orthèses palatines:

« …peuvent aider certains enfants à positionner leur langue pendant la tétée. »

Mais elle admet qu’il n’y a aucune preuve scientifique:

« Cette technique n’a pas fait la preuve scientifique de son efficacité, mais existe. »

Les orthèses palatines allemandes

Le dispositif TPP possède une extension vélaire qui descend environ 2 à 3 centimètres dans le pharynx. Cette extension vélaire déplace la base de la langue vers l’avant, de sorte que la langue est dans une position horizontale dans la bouche du bébé. Cela débloque l’arrière de la gorge du bébé et libère instantanément les voies aériennes supérieures.

La création d’un moule de la bouche du bébé dans le but de produire cette orthèse palatine n’est pas trop difficile. L’extension vélaire, d’autre part, rend la fabrication du dispositif TPP complexe. La fabrication d’un dispositif TPP nécessite une équipe interdisciplinaire comprenant des néonatologistes formés à l’endoscopie de fibre optique du nasopharynx de la voie aérienne supérieure. Ces médecins étudient l’intérieur de la gorge du bébé tandis que le bébé porte le dispositif TPP, pour modifier et perfectionner précisément la forme, l’angle et les dimensions de l’extension vélaire du TPP, afin de débloquer les voies aériennes supérieures du bébé.

Le traitement TPP, disponible uniquement en Allemagne, a été définitivement prouvé dans de nombreuses études médicales examinées par des pairs depuis plus de 10 ans. Son efficacité et sa sécurité ont été prouvées.

CPAP: le traitement présentant « le même degré d’efficacité »

Dans son mail date du 28 April 2017, Dr. Abadie a écrit que:

« Nous avons en France une stratégie alternative efficace sur le traitement de l’obstruction ventilatoire, comme en témoigne également nos publications: Continuous Positive Airway Pressure for Upper Airway Obstruction in Infants with Pierre Robin Sequence. »

En outre, lors de notre appel téléphonique du 10 avril 2017, lorsque Dr. Abadie compare le traitement TPP à CPAP, elle a déclaré que « les résultats sont les mêmes ».

En tant que parents, nous connaissions déjà l’assistance de la ventilation, car Lysiane recevait cette assistance lors de son hospitalisation à Lyon. Elle l’a reçue peu de temps après sa naissance, et elle a dû être remise en aide ventilatoire moins d’une semaine après avoir été admise dans le service de soins intensifs en raison des difficultés respiratoires persistantes. Ainsi, lorsque nous étions en train de parler avec Dr. Abadie par téléphone le 10 avril, nous étions vraiment surpris qu’elle caractérise le traitement TPP et le CPAP comme médicalement équivalent. Le dispositif TPP est un petit appareil posé dans la bouche. CPAP, d’autre part, nécessite une quantité considérable d’équipements hospitaliers sérieux.

Ci-dessous, un bébé de la Séquence de Pierre Robin reçoit une assistance ventilatoire grâce à un masque sur mesure. Le masque doit être relié par des tubes à un équipement externe, une machine de ventilation, qui limite radicalement la mobilité du bébé.

En plus du fait que la CPAP requiert des équipements hospitaliers sérieux, y compris un masque, des tubes et une machine de ventilation, l’équipement CPAP doit être utilisé chaque fois que le bébé dort. C’était une surprise pour nous. Lors de l’appel téléphonique, en demandant des éclaircissements, nous avons demandé au Dr. Abadie, « donc la CPAP doit-il être utilisé toute la nuit? » Elle a répondu, « quand le bébé dort ». Cela nous a clairement permis de constater que la ventilation, qu’elle soit fournie à l’hôpital ou fournie lors de l’hospitalisation à domicile, était beaucoup plus intrusive qu’on ne l’avait pensé à l’origine. La ventilation, même pour l’obstruction modérée des voies aériennes supérieures, doit être appliquée « lorsque le bébé dort » – mais notre bébé, comme la plupart des bébés, ne dort pas seulement la nuit, elle dort également pendant la journée. Cela signifie qu’avec la CPAP, nous devrions garder Lysiane connectée à un équipement CPAP externe ou disposer d’un équipement CPAP externe juste à côté d’elle au cas où elle s’endort soudainement pour une sieste, presque 24h/24.

Ce fait est confirmé dans l’étude médicale que Dr. Abadie a écrite, et pour laquelle elle fait référence dans sa lettre à l’Assurance Maladie – « Pression Positive Continue des Voies Aériennes pour l’Obstruction des Voies Aériennes Supérieures Chez les Nourrissons avec la Séquence de Pierre Robin » (« Continuous Positive Airway Pressure for Upper Airway Obstruction in Infants with Pierre Robin Sequence »). Cette étude médicale, rédigée par Dr. Abadie, indique ce qui suit:

« La pression positive continue des voies aériennes a été utilisée en continu dans le groupe d’obstruction sévère des voies aériennes supérieures, dans le but de diminuer ensuite l’utilisation continue de la pression des voies aériennes positives pendant les périodes de repos sur une période de 1 à 2 semaines. Le groupe d’obstruction modérée des voies aériennes supérieures a été traité avec une pression positive non-invasive continue des voies aériennes pendant les périodes de sommeil seulement. »

Texte originale, en anglais:
« Continuous positive airway pressure was used continuously in the severe upper airway obstruction group with the aim of decreasing continuous positive airway pressure use to sleep periods only over a 1- to 2-week period. The moderate upper airway obstruction group was treated with noninvasive continuous positive airway pressure during sleep periods only. »

Le besoin de dépendre de l’équipement externe de CPAP tant de nuit que de jour est un désavantage majeur de CPAP, lors de la comparaison de CPAP avec le traitement TPP. Cependant, ce n’est qu’un des nombreux inconvénients majeurs de CPAP, par rapport au traitement TPP.

CPAP et les difformités faciales

Un deuxième inconvénient majeur de CPAP par rapport au traitement TPP est que le CPAP crée un risque grave des « effets secondaires faciaux » – c’est-à-dire des déformations physiques. C’est un risque que Dr. Abadie n’a jamais mentionné par téléphone au cours de notre conversation du 10 avril et qu’elle n’a pas mentionné dans son courriel daté du 28 avril pour l’Assurance Maladie. Cependant, le risque d’effets secondaires faciaux lors de l’application de la CPAP est médicalement documenté. Non seulement le risque d’effets secondaires faciaux est-il médicalement documenté, mais il est documenté dans une étude médicale rédigée par un médecin qui travaille avec Dr. Abadie, Dr. Brigitte Fauroux. Ce qui rend presque incroyable, c’est que Dr. Brigitte Fauroux est l’expert principale de la CPAP pour les patients atteints de la Séquence de Pierre Robin au Centre de référence Pierre Robin de Dr. Abadie à l’Hôpital Necker de Paris.

L’étude de Dr. Fauroux s’appelle « Effets secondaires faciaux pendant la ventilation non- invasive de la pression positive chez les enfants » (Fauroux B, Lavis JF, Nicot F, et al. Facial side effects during noninvasive positive pressure ventilation in children. Intensive Care Med. 2005; 31:965–969). L’étude indique que:

« Chez les enfants, la déformation faciale peut se produire en raison de la pression exercée par le masque sur les structures faciales croissantes. L’objectif de la présente étude était d’évaluer les effets secondaires du masque nasal pour NPPV chez les enfants. »

« L’aplatissement global du visage a été observé dans 68% des patients et concernait le front (43%), la zone malaire (38%) et la maxillaire (28%). Une ou deux régions anatomiques concernaient respectivement 37% et 18% des patients. Un visage concave a été observé chez 12% des patients. »

« Une rétrusion maxillaire a été observée chez 37% des patients. »

« Cette étude d’observation souligne la prévalence élevée des effets secondaires du masque nasal chez les enfants. »

Texte originale, en anglais:
« In children facial deformity can occur due to the pressure applied by the mask on growing facial structures. The aim of the present study was to evaluate the facial side effects of nasal masks use for NPPV in children. »

« Global facial flattening was observed in 68% of the patients and concerned the forehead (43%), malar area (38%), and maxilla (28%). One or two anatomical regions were concerned in 37% and 18% of the patients, respectively. A concave face was observed in 12% of the patients. »

« A maxillary retrusion was observed in 37% of the patients. »

« This observational study underlines the high prevalence of facial side effects of nasal mask use in children. »

Voici une preuve de l’étude de Dr. Fauroux, Effets Secondaires Faciaux (Facial Side Effects). La photo montre un enfant qui a eu de graves déformations de la partie médiane en raison de l’utilisation de NPPV (ventilation non-invasive de la pression positive, « Noninvasive Positive Pressure Ventilation »). L’enfant ci-dessous a souffert de l’aplatissement du front (1), l’aplatissement de la zone malaire (2) et l’aplatissement de la maxillaire (3), tout ceci en raison de la pression exercée par le masque de ventilation sur les os croissants du visage de l’enfant.

L’étude de Dr. Fauroux souligne que les risques élevés des effets secondaires du visage de NPPV étaient indépendants du fait que le masque NPPV était un masque commercial ou un masque sur mesure spécialement conçu pour les bébés:

« Des masques sur mesure ont été utilisés chez tous les patients de moins de 6 ans et chez les patients plus âgés dans le cas de la non-tolérance de masques commerciaux… L’aplatissement global du visage n’était pas lié au type de masque, vraisemblablement parce que les masques commerciaux et sur mesure exercent une pression sur la même zone anatomique. »

Texte originale, en anglais:
« Custom-made masks were used in all the patients younger than 6 years of age and in older patients in the case of nontolerance of commercial masks… Global facial flattening was not related to the type of mask, presumably because both commercial and custom-made masks exert pressure on the same anatomical area. »

En dépit du fait que des masques sur mesure étaient utilisés par tous les patients de moins de 6 ans, les très jeunes patients souffraient encore d’un risque élevé d’effets secondaires du visage par NPPV. Apparemment, les déformations physiques causées par les masques résultaient de la pression exercée par ces masques sur la face – et cette pression est nécessaire pour créer un joint d’étanchéité approprié, quel que soit le type de masque utilisé.

CPAP, Rétrusion maxillaire, > 10 heures par jour

L’aplatissement global du visage n’était pas le seul effet secondaire de NPPV; La rétrusion maxillaire était une autre déformation causée par NPPV. Dans un langage informel, la rétrusion maxillaire est un enfoncement de la mâchoire supérieure, où les dents supérieures du bébé finiront par se développer.

Voici une preuve supplémentaire de l’étude de Dr. Fauroux, Effets Secondaires Faciaux (Facial Side Effects). La photo montre un enfant qui souffrait de rétrusion maxillaire, à nouveau en raison de la réception de NPPV.

Pour les bébés comme Lysiane, qui souffrent de la Séquence de Pierre Robin, la rétrusion maxillaire est particulièrement préoccupante pour plusieurs raisons.

La première raison pour laquelle la rétrusion maxillaire est une question sérieuse pour notre fille, et pour tout enfant avec la Séquence de Pierre Robin, c’est que la Séquence de Pierre Robin est déjà associée à des déformations faciales, y compris la micrognathie (petite mâchoire inférieure sous-développée) et la rétrognathie (positionnement arrière anormal de la mâchoire inférieure). La dernière chose dont un tel bébé a besoin est d’être exposé au risque sérieux d’une autre déformation affectant la mâchoire, la rétrusion maxillaire.

La deuxième raison pour laquelle la rétrusion maxillaire est si grave est que l’étude de Dr. Fauroux a montré que la rétrusion maxillaire – qui a été observée chez au moins 37% de leurs patients – n’était pas en corrélation avec combien de mois ou combien d’années le masque avait été utilisé. Au lieu de cela, la rétrusion maxillaire n’était corrélée qu’avec le nombre d’heures par jour que le masque avait été porté:

« Une rétrusion maxillaire a été observée chez 37% des patients … Dans les analyses univariées et multivariées, seule une utilisation quotidienne (> 10 h par jour) a été associée à une rétrusion maxillaire (OR 6,3, IC 95% 1,3-29,3, p = 0,02)… la rétrusion maxillaire était associée à une utilisation quotidienne de NPPV supérieure à 10 h par jour. »

Teste originale, en anglais:
« A maxillary retrusion was observed in 37% of the patients… In univariate and multivariate analyses only daily use (>10 h per day) was associated with maxillary retrusion (OR 6.3, 95% CI 1.3–29.3, p=0.02)… maxillary retrusion was associated with a daily NPPV use exceeding 10 h per day. »

Comme l’a expliqué Dr. Abadie, les bébés souffrant d’une Séquence de Pierre Robin recevraient NPPV / CPAP « lorsque le bébé dort ». Les bébés dorment absolument plus de « 10 h par jour ». Cela signifie que notre fille, qui souffre déjà de malformations faciales d’hypoplasie, rétrognathie et micrognathie, devrait être aussi exposée à un risque élevé d’autres déformations, à la fois l’aplanissement facial global et la rétrusion maxillaire. En outre, elle serait exposée à ce risque élevé d’autres déformations faciales, même si elle portait le masque NPPV pendant seulement quelques semaines. C’est parce que, comme l’a montré l’étude de Dr. Fauroux, la rétrusion maxillaire a été le résultat de l’utilisation du masque pendant > 10 h par jour, et non combien de semaines, mois ou années que le traitement NPPV a été appliqué.

C’est un point très important qui se répète: selon l’étude de Dr. Fauroux, le risque sérieux de rétrusion maxillaire n’est pas déclenché par des mois et des mois d’utilisation, mais bien par une utilisation qui dépasse 10 heures par jour. Les bébés de Séquence de Pierre Robin souffrant d’une obstruction modérée des voies aériennes supérieure devront porter le masque chaque fois qu’ils dorment, ce qui représente définitivement plus de 10 heures par jour.

Dans l’étude, Dr. Fauroux présente des idées pour prévenir les déformations faciales causées par le NPPV. Cependant, ses solutions proposées sont elles-mêmes très alarmantes.

« Une diminution de la pression du masque et une réduction de l’utilisation quotidienne de NPPV pourraient présenter une mesure préventive de ces effets secondaires. »

Texte originale, en anglais:
« A decrease in the mask pressure and a reduction in the daily NPPV use could present a preventative measure of these side effects. »

Ainsi, pour réduire le risque de déformations faciales causées par le NPPV, le patient devrait simplement recevoir moins de NPPV par jour. Comment pourrait-on réduire l’utilisation quotidienne du masque NPPV, si le bébé est censé porter le masque « quand le bébé dort« , comme l’a expliqué Dr. Abadie? Les parents d’un bébé souffrant d’une Séquence de Pierre Robin devraient-ils empêcher leur bébé de dormir, afin de réduire le risque élevé de déformations faciales causées par la CPAP? Aucune réponse n’est donnée à cette question troublante.

De plus que se passe-t-il lorsque le traitement NPPV a en effet provoqué des déformations physiques – un aplatissement facial global et / ou une rétrusion maxillaire – chez un patient donné? Encore une fois, Dr. Fauroux propose la même « solution » qu’elle a proposée pour la prévention: réduisez simplement l’utilisation quotidienne du traitement NPPV:

« Les mesures correctives pour les effets secondaires pourraient inclure un changement rapide du masque dans le cas d’une blessure cutanée et la réduction de l’utilisation quotidienne de la NPPV. »

Texte originale, en anglais:
« Remedial measures for side effects could include a prompt change of the mask in the case of skin injury and the reduction in the daily use of NPPV. »

Dr. Fauroux donne la conclusion suivante:

« Conclusions: La prévalence des effets secondaires faciaux est cliniquement significative chez les enfants utilisant NPPV. »

Texte originale, en anglais:
« Conclusions: The prevalence of facial side effects is clinically significant in children using NPPV. »

En proposant le CPAP comme un traitement médicalement équivalent au traitement TPP, ni Dr. Abadie ni personne à Lyon ne nous ont jamais mentionné les risques importants de déformations physiques causées par la NPPV, les risques documentés par Dr. Fauroux elle-même.

Étude médicale de la CPAP de Dr. Abadie

Dans la lettre de Dr. Abadie datée du 28 avril 2017, elle présente la ventilation comme étant médicalement équivalente au traitement TPP. À l’appui de son opinion, elle cite l’étude suivante, rédigée par elle-même, Dr. Fauroux et d’autres collègues: « Pression Positive Continue des Voies Aériennes pour l’Obstruction des Voies Aériennes Supérieures Chez les Nourrissons avec la Séquence Pierre Robin » (« Continuous Positive Airway Pressure for Upper Airway Obstruction in Infants with Pierre Robin Sequence »). Cette étude indique que:

« La durée de la pression positive continue non-invasive des voies aériennes variait de 4 semaines à plus de 4 mois, montrant que la pression positive continue non-invasive des voies aériennes n’est nécessaire que pendant une fenêtre critique d’un maximum de 6 mois dans la plupart des patients. »

Texte originale, en anglais:
« Duration of noninvasive continuous positive airway pressure ranged from 4 weeks to more than 4 months, showing that noninvasive continuous positive airway pressure is necessary only during a critical window of a maximum of 6 months in most patients. »

Il y a plusieurs commentaires qui méritent d’être faits à propos de la déclaration ci-dessus.

Tout d’abord, cette déclaration ne donne pas une compréhension très claire de la gamme de traitement en réalité, puisque la partie supérieure de cette gamme reste indéfinie: « de 4 semaines à plus de 4 mois« .

De plus, l’étude semble tirer des conclusions en fonction de l’évaluation de seulement 9 patients qui ont effectivement reçu un soutien ventilatoire:

« En conclusion, au cours d’une période de 1 an, 44 nouveau-nés avec la Séquence de Pierre Robin ont été évalués dans notre Centre de référence avant l’âge de 1 mois; Sept patients (16 pour cent) ont été considérés comme ambulatoires et 37 (84 pour cent) ont été considérés comme des patients hospitalisés. Quatre patients (9 pour cent) ont besoin d’une trachéotomie et neuf (20 pour cent) ont été gérés avec succès par une pression positive continue non-invasive des voies respiratoires, les 31 patients restants (70 pour cent) n’ayant pas d’obstruction importante des voies aériennes supérieures et étant gérés par un positionnement sur le ventre. »

Texte originale, en anglais:
« In conclusion, during a 1-year period, 44 neonates with Pierre Robin sequence were evaluated in our reference center before the age of 1 month; seven patients (16 percent) were seen as outpatients and 37 (84 percent) were seen as inpatients. Four patients (9 percent) required a tracheotomy and nine (20 percent) were successfully managed by noninvasive continuous positive airway pressure, with the remaining 31 patients (70 percent) having no significant upper airway obstruction and being managed by prone positioning. »

Cette taille d’échantillon relativement petite de 9 patients qui ont réellement reçu la CPAP est assez faible pour que cette étude fournisse des preuves suffisantes afin que la CPAP soit médicalement équivalente au traitement TPP mieux documenté et plus soigneusement étudié.

De plus, sur les 9 patients de l’étude de Dr. Abadie qui ont réellement reçu la CPAP, le tableau 1 indique que 3 d’entre eux ont « toujours de la CPAP » (« Still on CPAP »). Cela signifie-t-il que, à la date de la publication de l’étude, 3 des 9 patients qui avaient reçu la CPAP recevaient encore de la CPAP et avaient déjà reçu plus de 4 mois de CPAP? Cela pourrait expliquer la durée ambigüe, « de 4 semaines à plus de 4 mois« ; Néanmoins, la question de la durée du traitement CPAP reste incertaine.

Ainsi, l’étude, Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure) utilise un ensemble ambigu de données sur la durée du traitement, à partir d’une taille d’échantillon relativement petite de 9 patients, pour confirmer une conclusion suivante très importante:

« …la pression positive continue non-invasive des voies aériennes n’est nécessaire que pendant une fenêtre critique d’un maximum de 6 mois chez la plupart des patients. »

Texte originale, en anglais:
« …noninvasive continuous positive airway pressure is necessary only during a critical window of a maximum of 6 months in most patients. »

Cette déclaration ci-dessus concernant la durée maximale de 6 mois pour le traitement CPAP habituel est utilisée comme élément de base d’une conclusion médicale très importante. La conclusion médicale est importante car elle concerne le risque sérieux que la CPAP entraîne sur les malformations physique du visage des bébés souffrant d’une Séquence de Pierre Robin. La conclusion est la suivante:

« Cette période relativement courte limite les effets secondaires potentiels de la pression positive continue non-invasive à long terme des voies respiratoires telles que l’aplatissement du visage et la rétrusion maxillaire ».

Texte originale, en anglais:
« This relatively short period restricts the potential side effects of long-term noninvasive continuous positive airway pressure such as facial flattening and maxillary retrusion. »

Ainsi, selon l’étude, Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure) que Dr. Abadie a mentionné à l’Assurance Maladie, le risque que la CPAP entraînerait chez les bébés de Séquence de Pierre Robin souffrant de déformation faciale, la rétrusion maxillaire, peut être limitée, parce que les bébés de Séquence de Pierre Robin aurait de la CPAP pour une période maximale de 6 mois.

Cette importante conclusion médicale fait référence à la note de bas de page 10. La note de bas de page 10 est une citation de l’étude médicale de Dr. Fauroux qui a été discuté ci-dessus, Effets Secondaires Faciaux (Facial Side Effects). Le problème flagrant est que l’étude Effets Secondaires Faciaux de Dr. Fauroux non seulement ne soutient pas cette importante conclusion médicale, mais en fait, l’étude Effets Secondaires Faciaux de Dr. Fauroux la contredit directement. L’étude Effets Secondaires Faciaux de Dr. Fauroux montre clairement que le risque sérieux de rétrusion maxillaire – 37% des patients de son étude en souffrent – NE PEUT PAS être restreint en limitant la durée du traitement. Dans l’étude Effets Secondaires Faciaux, la rétrusion maxillaire n’a pas été corrélée avec combien de mois ou combien d’années le masque a été utilisé. Au lieu de cela, la rétrusion maxillaire n’était corrélée qu’avec le nombre d’heures par jour que le masque avait été porté. Selon l’étude de Dr. Fauroux, le risque grave de rétrusion maxillaire a été déclenché lorsque le bébé a reçu le traitement de ventilation pendant plus de 10 heures par jour. Encore une fois, cela vient directement de l’étude de Dr. Fauroux, Effets Secondaires Faciaux (Facial Side Effects):

« Une rétrusion maxillaire a été observée chez 37% des patients … Dans les analyses univariées et multivariées, seule une utilisation quotidienne (> 10 h par jour) a été associée à une rétrusion maxillaire (OR 6,3, IC 95% 1,3-29,3, p = 0,02)… la rétrusion maxillaire était associée à une utilisation quotidienne de NPPV supérieure à 10 h par jour. »

Teste originale, en anglais:
« A maxillary retrusion was observed in 37% of the patients… In univariate and multivariate analyses only daily use (>10 h per day) was associated with maxillary retrusion (OR 6.3, 95% CI 1.3–29.3, p=0.02)… maxillary retrusion was associated with a daily NPPV use exceeding 10 h per day. »

Selon l’étude sur les effets secondaires faciaux de Dr. Fauroux, un masque CPAP n’entraînera pas de rétrusion maxillaire chez un bébé parce qu’il porte le masque pendant 3 mois 6 mois ou 1 an, mais plutôt parce que le bébé porte le masque CPAP pendant plusieurs heures chaque jour. La pression constante du masque CPAP sur le visage du bébé et sur les os mous de son crâne, pendant 10 heures ou plus par jour, est ce qui déclenche le risque de rétrusion maxillaire. Comme l’a dit Dr. Abadie par téléphone, la CPAP serait appliqué « quand le bébé dort », ce qui est certainement plus de 10 heures par jour. Le fait est que, selon l’étude sur les effets secondaires faciaux de Dr. Fauroux, le risque sérieux de rétrusion maxillaire NE PEUT PAS être éliminé en limitant simplement la période de traitement à « un maximum de 6 mois ». Le risque sérieux de rétrusion maxillaire est déclenché lorsque le masque est porté pendant plus de 10 heures par jour, même si la période de traitement n’est que de quelques semaines ou quelques mois.

Il est difficile de croire, mais c’est vrai. Pour appuyer son idée selon laquelle la CPAP et le traitement TPP sont médicalement équivalents, Dr. Abadie a présenté à l’Assurance Maladie l’étude Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continous Positive Airway Pressure). Cette étude contient une conclusion médicale sérieuse, qui minimise un risque important pour la santé – sur la CPAP provoquant une déformation faciale, une rétrusion maxillaire, une déformation de la mâchoire, chez des bébés souffrant déjà de déformations de la mâchoire (retrognathia et micrognathia). En minimisant cet important risque pour la santé, l’étude de Dr. Abadie cite l’étude de Dr. Fauroux… mais l’étude de Dr. Fauroux, cité, indique clairement le contraire.

Le Dr. Abadie, l’auteur principal de « Continuous Positive Airway Pressure », n’a-t-elle pas lu l’étude « Effets secondaires faciaux »? Ou a-t-elle supposé que personne d’autre ne le lirait?

L’étude, Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continous Positive Airway Pressure) soulève des préoccupations supplémentaires. L’étude commence par indiquer ce qui suit:

« La pression positive continue non-invasive des voies respiratoires s’est révélée être un traitement efficace pour l’obstruction sévère des voies aériennes supérieures dans la Séquence de Pierre Robin ».

Texte originale, en anglais:
« Noninvasive continuous positive airway pressure has been shown to be an effective treatment for severe upper airway obstruction in Pierre Robin sequence. »

Cette déclaration ci-dessus fait référence à la note de bas de page 5. La note de bas de page 5 est une citation de l’étude médicale suivante:

Leboulanger N, Picard A, Soupre V, et al. Physiologic and clinical benefits of noninvasive ventilation in infants with Pierre Robin Sequence. Pediatrics 2010; 126: e1056–e1063.

Lorsque l’on lit cette étude ci-dessus, Les Bénéfices Physiologiques et Cliniques de la Ventilation Non-Invasive Chez les Nourrissons avec la Séquence de Pierre Robin (Physiologic and Clinical Benefits of Noninvasive Ventilation in Infants with Pierre Robin Sequence»), on constate encore une fois que le nombre réel de patients qui ont reçu un soutien respiratoire non invasif (« noninvasive respiratory support », « NRS ») est encore assez faible:

« Au cours de la période de 10 ans, 81 patients atteints de la Séquence de Pierre Robin ont été traités dans notre établissement. Cinquante-quatre (67%) avaient une séquence isolée et 27 (33%) avaient un syndrome associé ou une malformation. Cinquante et un patients (63%) n’avaient aucun ou symptôme mineur respiratoire et ont été traités avec un positionnement et un traitement médical seulement; 30 patients (37%) souffraient de symptômes respiratoires graves et nécessitaient une intubation trachéal temporaires et un positionnement (10 patients [12%]), une trachéotomie (13 patients [16%]) ou un NRS (7 patients [9%])… les problèmes de respiration, les efforts respiratoires et l’échange gazeux ont été analysés pour 7 nourrissons atteints de la Séquence de Pierre Robin pendant la respiration spontanée et pendant le NRS. »

Texte originale, en anglais:
« During the 10-year period, 81 patients with a PRS were treated in our institution. Fifty-four (67%) had an isolated sequence and 27 (33%) had an associated syndrome or malformation. Fifty-one patients (63%) had no or minor respiratory symptoms and were treated with positioning and medical treatment only; 30 patients (37%) had severe respiratory symptoms and required temporary tracheal intubation and positioning (10 patients [12%]), tracheotomy (13 patients [16%]), or NRS (7 patients [9%])… Breathing patterns, respiratory efforts, and gas exchange were analyzed for 7 infants with a PRS during spontaneous breathing and during NRS. »

Apparemment, sur les 81 patients atteints de la Séquence de Pierre Robin observés dans l’étude, Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits), seulement 7 ont reçu un soutien respiratoire non invasif (« NRS »).

Ainsi, il s’avère que l’étude, Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure) est basée sur l’utilisation de la CPAP pour un total de seulement 9 patients. Ce n’est pas une grande taille d’échantillon de patients. Par conséquent, l’étude, Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure) cite l’étude Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits) pour l’appuyer. Cependant, l’étude Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits) repose sur seulement 7 patients qui ont reçu une NRS. C’est très dérangeant.

D’un vendeur, on s’attendrait à une vente agressive; Un médecin est toutefois censé présenter des preuves médicales importantes, ainsi qu’une présentation complète et honnête de tout risque de santé qui l’accompagne. L’étude Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure) que le Dr. Abadie a écrite et qu’elle a partagée avec l’Assurance Maladie ne contient rien de tout ça.

Encore une fois, à moins que l’on ne prenne le temps de lire attentivement ces études de CPAP, on pourrait supposer de manière incorrecte que l’étude Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure) et l’étude Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits) fournissent ensemble des conclusions définitives et généralisables sur l’efficacité et même la sécurité de fournir NRS / CPAP aux enfants souffrant de la Séquence de Pierre Robin. Cependant, ils ne le font pas. Le traitement TPP, d’autre part, repose sur une base solide de preuves médicales, y compris des études médicales examinées par des pairs qui n’ont pas observé 9 patients ou 7 patients, mais littéralement des centaines de patients, couvrant plus d’une décennie. Il s’agissait de bébés dont la Séquence de Pierre Robin était traitée de manière réussie et sécurisée avec la technique TPP, nécessitant des périodes d’hospitalisation généralement comprises de quelques semaines, pas des mois. Ces études médicales TPP examinées par les pairs comprennent:

« Treatment of infants with Syndromic Robin sequence with modified palatal plates: a minimally invasive treatment option »; « Multicenter study on the effectiveness of the pre-epiglottic baton plate for airway obstruction and feeding problems in Robin sequence »; « Initial treatment and early weight gain of children with Robin Sequence in Germany: a prospective epidemiological study »; « Functional treatment of airway obstruction and feeding problems in infants with Robin sequence »; « Treatment of Upper Airway Obstruction and Feeding Problems in Robin-Like Phenotype »; « An Oral Appliance With Velar Extension for Treatment of Obstructive Sleep Apnea in Infants With Pierre Robin Sequence »; et plus encore.

Dans notre demande S2, nous avons fourni à l’Assurance Maladie des copies en couleur de 4 de ces études médicales TPP citées ci-dessus. Nous comprenons que l’Assurance Maladie est très occupée, mais ont-ils lu les études que nous leur avons envoyées? Ne serait-ce qu’une?

Une autre question soulevée par ces études est que l’étude Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits) indique très clairement que la durée habituelle du traitement NRS, un soutien respiratoire non invasif, est beaucoup plus longue que celle mentionnée dans l’étude, Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure). L’étude Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure) stipule que « …la pression positive continue non-invasive des voies aériennes n’est nécessaire que pendant une fenêtre critique d’un maximum de 6 mois chez la plupart des patients. » Cependant, l’étude Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits) citées dans l’étude, Continuous Positive Airway Pressure, indique que: « Tous les patients pourraient être déchargés avec succès de l’hôpital avec NRS. La durée moyenne de NRS était de 16,7 + / – 12,2 mois. » Le tableau 1 de l’étude Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits) confirme ce fait que la durée habituelle du traitement NRS était beaucoup plus grande que le « maximum de 6 mois chez la plupart des patients » dont l’étude Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure) mentionne.

Plus précisément, l’étude, Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits), dans le tableau 1, indiquent que les périodes de traitement pour les 7 patients étaient respectivement de 7 mois, 10 mois, 13 mois, 13 mois, 16 mois, 27 mois et 39 mois. Il est important de noter que ce sont des périodes de traitement NRS dans lesquelles le masque a été porté pendant plusieurs heures pendant chaque période de 24 heures. Comme l’étude Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits) indique: « Dans les 2 semaines, le NRS n’était requis que pendant le sommeil nocturne et les siestes diurnes » (« Within 2 weeks, NRS was required only during night time sleep and daytime naps. »). Ainsi, le masque était porté « lorsque le bébé dormait », soit plus de 10 heures par jour, Et la durée totale du traitement était assez longue. Sur la base de l’étude de Dr. Fauroux, Effets Secondaires Faciaux (Facial Side Effects), tous ces enfants ont donc été exposés au risque élevé de déformations faciales, à la fois l’aplanissement facial global et la rétrusion maxillaire.

Dr. Abadie ignore complètement ces risques connus d’effets secondaires faciaux en informant l’Assurance Maladie que le traitement TPP et CPAP sont médicalement équivalents. Le traitement TPP n’a jamais été démontré pour produire aucun risque d’effets secondaires faciaux ou de toute autre déformation physique chez les bébés. Au contraire, il existe des preuves médicales qui suggèrent que le traitement TPP, en poussant la langue vers l’avant, favorise en fait la croissance de la mandibulaire.

Ainsi, le CPAP crée un risque élevé de provoquer des déformations faciales supplémentaires chez les bébés de Séquence de Pierre Robin qui souffrent déjà de déformations physiques du visage, micrognathie et de rétrognathie. Le traitement TPP, en revanche, offre la possibilité de réduire les déformations existantes du bébé, la micrognathie et la rétrognathie, en favorisant naturellement la croissance de rattrapage de la mandibulaire pendant une période de croissance intense dans la vie du patient.

Position ventral pour dormir

Pour les bébés souffrant d’une Séquence de Pierre Robin en France, le traitement le plus fréquent semble consister à « positionner » – placer le bébé dans une position ventrale pendant le sommeil. Ceci est illustré à la fois dans l’étude Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure), ainsi que dans l’étude Bénéfices Physiologiques et Cliniques (Physiologic and Clinical Benefits). Dans l’étude Bénéfices Physiologiques et Cliniques, il semble que 75% des patients ont été traités avec un positionnement ou une combinaison de positionnement et d’autres stratégies (63% « ont été traités avec un positionnement et un traitement médical seulement », 12% « requiert une intubation trachéal temporaire et un positionnement »). Dans l’étude Pression Positive Continue des Voies Aériennes (Continuous Positive Airway Pressure), 70% des bébés de Séquence de Pierre Robin étaient « gérés par un positionnement ventral » seuls.

À Lyon, Lysiane a été « traitée avec positionnement ventral ». Cependant, ce traitement s’est révélé insuffisant. À partir du moment de la naissance de Lysiane, nous, les parents, nous étions chaque jour dans le service de soins intensifs, passions du temps avec Lysiane. Lysiane a été placée sur son ventre pour dormir, et en raison de ses difficultés respiratoires, elle était fréquemment placée sur son ventre même quand elle était éveillée.

En dépit de ce traitement par positionnement ventral, nous avons continué à voir Lysiane non seulement luttant pour respirer, mais aussi avec des périodes de désaturation, maintes et maintes fois. Nous savions que Lysiane désaturait parce que l’équipement de surveillance auquel Lysiane était relié émettait des lumières rouges et des alarmes d’urgences. C’était un évènement régulier, et puisque nous, en tant que parents, savions que ces épisodes répétés d’hypoxémie mettaient Lysiane en danger endommageant son cerveau, ces événements de désaturation étaient horrifiants.

L’échec du « positionnement » pour résoudre les difficultés respiratoires de Lysiane a conduit les médecins de Lyon à combiner le « positionnement » avec une stratégie de traitement supplémentaire, une assistance à la ventilation. Le rapport médical (« Résumé de Séjour ») préparé par la néonatologiste assistant Lysiane, Dr. Nathalie Mory Thomas, indique que la ventilation avec canule nasale à haut débit a été appliquée:

« sur fatigue respiratoire avec signes de lutte et hypercapnie »

Cependant, même après que les médecins ont mis Lysiane sous canule nasale à haut débit, le positionnement ventral a continué; Le positionnement ventral a été utilisé conjointement avec la ventilation. Ci-dessous, Lysiane reçoit une assistance à la ventilation (lunettes à haut débit) et est également placée dans une position ventrale pendant son sommeil:

Assistance à la ventilation combinée à une position ventrale pour le sommeil:

Le sommeil sur le ventre est quelque chose que nous, parents, avons toujours été très mal à l’aise. Au cours de la période prénatale, nous avons effectué de nombreuses visites à l’hôpital pour des examens standard et des échographies. Dans toutes les salles d’attente où nous nous sommes assis, au cours de ces nombreux rendez-vous prénataux, nous avons toujours vu cette même affiche, présente dans chacune des salles d’attente:

Ce que cette affiche explique:

« Même si tout parait idéal dans cette chambre Couché sur le ventre, votre bébé court un risque mortel. Ne faites pas cette erreur ! Couchez TOUJOURS votre bébé sur le dos »

Après avoir vu ces affiches, et après avoir entendu parler du « mort subite du nourrisson » (« MSN », en anglais, « SIDS »), nous, en tant que parents, nous étions très mal à l’aise avec l’idée que notre enfant Lysiane dorme sur son ventre. Nous lisions des études médicales qui indiquent très clairement que le sommeil en position ventrale augmente sensiblement le risque de MSN, soit cinq fois jusqu’à 13 fois [R G Carpenter, L M Irgens, et. al. Sudden unexplained infant death in 20 regions in Europe: case control study. The Lancet 2004: 363: 185-191, montrant que le sommeil en position ventrale augmente le risque de MSN 13 fois; le tableau 2, « Prevalence of multivariately significant potential risk factors for SIDS in cases and controls », indique que le facteur de risque, ventral vs dorsal (« Prone vs supine »), a produit un OR multi-variant (IC 95%) de 13·1 (8·51–20·2)].

En dépit de ces risques connus, Lysiane était reliée aux moniteurs et elle était mise sur le ventre pour dormir. On nous a dit que le but du sommeil en position ventral pour un enfant souffrant de la Séquence de Pierre Robin est que, dans cette position ventrale, le visage du bébé pointe vers le bas; cela fait que la langue du bébé tombe dans sa bouche, et donc dégage sa gorge. Avec la langue tombant dans la bouche et à l’écart de la gorge, l’obstruction des voies respiratoires supérieures du bébé est alors temporairement soulagée.

Bien que ce sommeil en position ventrale ait été effectué avec surveillance, nous, en tant que parents, nous ne pouvions pas nous contenter de penser à cette situation comme une sorte de schizophrénie médicale. Le même établissement médical qui émettait des avertissements terribles concernant le sommeil en position ventrale, nous disait maintenant que nous devrions accepter les risques et placer notre bébé sur son ventre, mais ne pas s’inquiéter car tout irait bien.

Imaginez-vous un moment, lors d’un voyage dans un pays étrange et éloigné. Vous et votre guide de voyage arrivez devant un champ. Le terrain est entouré d’une clôture de barbelés et est marqué d’un énorme signe vous avertissant que le terrain est un champ de mines mortel. Le panneau explique que si vous parcourez ce champ de mines, vous vous exposerez au risque grave de mort subite. « Ne vous inquiétez pas », vous explique votre guide, « J’ai ce détecteur de mines de confiance ici. Ce détecteur de mines va détecter toutes les mines dans ce champ. Croyez-moi, vous n’avez pas à vous soucier de rien; nous serons complètement en sécurité. »

Qu’est-ce que vous feriez? Voulez-vous traverser ce champ de mines? Souhaitez-vous vous exposer sciemment au risque important de mort subite?

Ne serait-il pas plus logique de simplement marcher autour de ce champ de mines et de ne prendre aucun risque inutile?

Imaginez-vous maintenant que ce n’est pas votre vie qui est en jeu mais celle de votre enfant, c’est-à-dire que votre guide ne vous dit pas de parcourir le champ de mines mais votre guide vous dit plutôt d’envoyer votre enfant dans ce champ de mines, tout seul. Votre travail consiste simplement à rester là-bas tranquillement et à regarder.

C’était comme ça pour nous, en tant que parents, de rester là pendant des semaines, des semaines et des semaines, alors que les médecins ont sciemment exposé notre enfant au risque considérablement augmenté de MSN, en la plaçant dans une position ventrale pour dormir.

Nous, en tant que parents, croyons fermement que les dangers du sommeil en position ventrale, qui sont médicalement prouvés, sont tellement importants que cette position ne devrait être prescrit que si cela est absolument nécessaire, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a pas d’autre traitement alternatif disponible qui permettrait à notre enfant d’éviter complètement le champ de mines MSN.

Le traitement TPP atteint cet objectif. Le traitement TPP corrige le problème sous-jacent, l’obstruction des voies aériennes supérieures de la Séquence de Pierre Robin, dans la position ventrale, ainsi que dorsale lors des périodes de sommeil. Ainsi, avec le traitement TPP, le bébé n’a jamais à dormir dans la position ventrale pour dormir à nouveau.

Une maladie rare requiert une concentration particulière d’expertise

Lysiane, qui souffre d’une maladie rare, est une patiente « dont l’état pathologique nécessite une concentration particulière d’expertise dans les domaines de la médecine où l’expertise est rare » (la Directive 2011, l’article 12). En ce qui concerne les maladies rares, l’article 13(a) de la Directive 2011 nomme Orphanet, une base de données, pour fournir des informations sur chaque maladie rare et pour identifier les centres d’expertise en Europe pour chaque maladie rare. En cherchant la maladie rare de Séquence de Pierre Robin sur Orphanet, on trouve les éléments suivants:

« Le diagnostic prénatal est possible si le rétrognathisme est détecté à l’échographie. Un excès de liquide amniotique est un bon indicateur de diagnostic.
Expert reviewer(s): Pr Véronique ABADIE – Dernière mise à jour: Mars 2006 »

Texte originale, en anglais:
« Prenatal diagnosis is possible if the retrognathism is detected at ultrasound. An excess of amniotic fluid is a good diagnostic indicator.
Expert reviewer(s): Pr Véronique ABADIE – Last update: March 2006″

Trouvé ici: http://tinyurl.com/pierre-robin-orphanet

Nous avons eu une échographie prénatale, en fait plusieurs d’entre elles – et nos échographies prénatales ont indiqué que notre enfant souffrait de rétrognathie.

Tout d’abord, une illustration de l’étude médicale, « Identification prénatale de la Séquence de Pierre Robin ». Voici deux images échographiques. L’image échographique à gauche montre un profil facial fœtal normal. L’image échographique à droite montre le profil fœtal d’un bébé avec une Séquence de Pierre Robin, souffrant de rétrognathie et de micrognathie.

[Kaufman, Matthew G; Cassady, Christopher I; Hyman, Charles H; Lee, Wesley; Watcha, Mehernoor F; Hippard, Helena K; Olutoye, Olutoyin A; Khechoyan, David Y; Monson, Laura A; Buchanan, Edward P. Prenatal Identification of Pierre Robin Sequence: A Review of the Literature and Look towards the Future. Fetal Diagnosis and Therapy 2016; 39: 81-9.]

Ce qui suit sont des images échographiques prénatales réelles de Lysiane montrant une rétrognathie, et indiquant des signes avant-coureurs de Séquence de Pierre Robin qui ont tous été négligés.

13 septembre 2016 échographie, Paris:

21 novembre 2016 échographie, Paris:

27 janvier 2017 échographie, Lyon:

27 janvier 2017 échographie, Lyon:

En plus des images échographiques montrant une rétrognathie, il y avait aussi un deuxième ensemble de signes avant-coureurs, un excès de liquide amniotique, qui, comme l’explique Orphanet, est « un bon indicateur de diagnostic » de la Séquence de Pierre Robin. Au cours de la grossesse, un excès de liquide amniotique a été observé. Cet excès de liquide amniotique a été spécifiquement noté dans de multiples rapports d’échographie, y compris les échographies effectuées les:

  • 18 janvier (« croissance au 50°P MAIS EXCES DE LIQUIDE AMNIOTIQUE INDEX 22 »);
  • 27 janvier (« Le liquide amniotique est augmenté avec excès de LA. Index du liquide amniotique: Plus grande citerne 62,0 cm, Index LA: 21,2 cm. »); et
  • 14 février (« Le liquide amniotique est augmenté avec excès de LA. Index du liquide amniotique: Plus grande citerne 6,2 cm [sic], Index LA: 19,3… Conclusion: Persistance de l’excès de LA, pas des autres signes d’appel échographique »).

En plus d’être noté dans plusieurs rapports échographiques, cet excès de liquide amniotique a été discuté à plusieurs reprises pendant les examens prénataux de █████. En conséquence, █████ a reçu l’ordre d’annuler un voyage planifié, de rester à la maison et de limiter ses mouvements à un minimum absolu.

Ainsi, à Lyon, deux indicateurs d’avertissement critiques indiquant que Lysiane avait une Séquence de Pierre Robin ont été négligés. Cet échec à Lyon pour identifier deux signes d’alerte critiques indiquant la Séquence de Pierre Robin a eu des conséquences à la naissance.

Le dossier médical de Lyon indique qu’une minute après la naissance, le score d’Apgar de Lysiane était 1. La figure suivante d’Apgar était encore critique: c’était 4. La question est, qu’est-ce qui s’est passé pendant cet important intervalle initial? Le résumé préparé par l’hôpital de Lyon, pour l’hôpital allemand, indique ce qui suit:

« Prise en charge initiale:
Réanimation: Aspiration: pharyngée. VAM: pendant 3 minutes
Intubation: à 29 minutes de vie. Sonde: numéro 3,5. Repère Sonde: 11cm.
Evolution postnatale immédiate:
14h11: prise en charge par les sages-femmes…Appel JM Labaune devant difficultés d’efficacité de la ventilation essai de pose de canule de Mayo par SF. Echec.
14h14: arrivée Dr JM Labaune: Séquence de Pierre Robin. Pose masque laryngé. Mauvaise adaptation malgré masque laryngé: intubation sonde no 4. »

Ce qui est expliqué ci-dessus, c’est qu’à la naissance, Lysiane ne respirait pas. Selon le rapport médical (« Résumé de Séjour »), préparé par le néonatologiste assistant Lysiane, Dr. Nathalie Mory Thomas, à la naissance, Lysiane souffrait de détresse respiratoire à la suite d’une inhalation de liquide amniotique clair et d’une obstruction causée par la Séquence de Pierre Robin:

« ILAC + obstructive sur Séquence de Pierre Robin »

Plus important encore, les actions, qui ont été menées durant ces trois minutes critiques, ont été consacrées à l’application de « VAM », qui se réfère probablement à une assistance ventilatoire manuelle. Cela n’a pas fonctionné, donc un médecin a été appelé. La raison pour laquelle cela est important, c’est qu’il est difficile de fournir une assistance en ventilation à un bébé avec une Séquence de Pierre Robin, en raison des problèmes anatomiques très spécifiques du bébé. Lysiane souffre de micrognathie, le développement incomplet de sa mâchoire inférieure et de rétrognathie, le positionnement anormal de sa mâchoire inférieure vers l’arrière. Dans un langage informel, la micrognathie signifie que le bébé a une très petite mâchoire inférieure et un petit menton, alors que la rétrognathie ressemble à une surocclusion sévère. Avec ces problèmes anatomiques, les instruments médicaux qui fonctionnent sur un visage avec une anatomie faciale normale échoueront, car le manque de menton rend difficile ou impossible de créer un joint sur le visage en utilisant un masque facial standard.

Si l’hôpital de Lyon avait pu reconnaître les deux signes avant-coureurs de la Séquence de Pierre Robin – les images échographiques qui montrent que Lysiane avait une rétrognathie et l’excès de liquide amniotique – alors l’hôpital aurait pu anticiper une naissance difficile, la naissance d’un bébé avec une Séquence de Pierre Robin. Au lieu de passer trois précieuses minutes à essayer d’appliquer la VAM, ils auraient pu se rendre directement au masque et à l’intubation, sachant à l’avance que les déformations anatomiques du bébé rendraient la ventilation difficile ou impossible en utilisant les outils et procédures standard. La naissance de Lysiane illustre pourquoi il est si important pour un patient atteint d’une maladie rare de recevoir un traitement des soignants ayant une connaissance hautement spécialisée de la maladie rare.

Selon Orphanet:

« La séquence isolée de Pierre-Robin (sans autre malformation associée) se produit dans environ 50% des cas … Dans l’autre moitié des cas, la séquence de Pierre-Robin se manifeste dans le cadre d’un syndrome de malformation complexe. »

Texte originale, en anglais:
« Isolated Pierre-Robin sequence (without any other associated malformation) occurs in about 50% of cases… In one half [the other half] of the cases, Pierre-Robin sequence occurs as part of a complex malformation syndrome. »

Trouvé ici: http://tinyurl.com/pierre-robin-orphanet

Étant donné que la moitié environ de tous les patients atteints de la Séquence de Pierre Robin souffre également d’une autre affection associée, les médecins qui fréquentent un patient avec une Séquence de Pierre Robin doivent être vigilants pour vérifier les signes des autres conditions associées. L’état médical qui est le plus souvent associé à la Séquence de Pierre Robin est une maladie connue sous le nom de syndrome de Stickler, qui est une maladie génétique qui affecte le tissu conjonctif.

Au cours d’une réunion qui a eu lieu le 7 avril 2017, nous avons discuté de nos préoccupations avec le néonatologiste responsable des soins de Lysiane. Nous avons soulevé la question des conditions associées. Nous avons été surpris lorsque le pédiatre nous a demandé « comme quoi? » Nous avons supposé qu’elle connaitrait les conditions les plus fréquemment associées à la Séquence de Pierre Robin et qu’elle nous expliquerait ces conditions associées. █████ a dit, « par exemple, le syndrome de Stickler ». Le médecin nous a regardés et demandés à █████ de le répéter. « Je ne sais pas ça », a déclaré le docteur. Elle se tourna vers l’étudiante en médecine assise à côté d’elle; L’étudiante en médecine ne le savait pas non plus. L’étudiante en médecine est allé littéralement sur son ordinateur, a fait une recherche Google pour le syndrome de Stickler et a lu à haute voix ce qui se trouvait sur la page Web. Le médecin nous a regardé et a admis: « Je ne connais pas le syndrome de Stickler. » Nous étions stupéfaits.

Si le médecin traitant notre fille ne sait même pas ce qu’elle devait rechercher, comment va-t-elle être en mesure de trouver? Une fois de plus, un patient présentant une maladie rare nécessite « une concentration particulière d’expertise dans les domaines de la médecine où l’expertise est rare » (la Directive 2011, l’article 12).

Le traitement TPP: un pas en avant dans le traitement de cette maladie

Dr. Brigitte Fauroux, de l’Unité de la Ventilation Non-invasive pédiatrique et du sommeil de l’Hôpital Necker à Paris, est un expert dans l’utilisation de la ventilation. En ce qui concerne la ventilation, Dr. Fauroux a écrit que:

« Le meilleur confort de cette technique non-invasive [ventilation], par rapport à une trachéotomie, est susceptible de se traduire par une meilleure qualité de vie, non seulement pour les patients mais aussi pour leur famille ».

Texte originale, en anglais:
« The better comfort of this noninvasive technique [ventilation], as compared with a tracheostomy, is likely to translate into a better quality of life, not only for the patients but also for their families. »

On peut tirer au moins deux conclusions importantes du commentaire remarquable de Dr. Fauroux sur la ventilation. La première est qu’à niveau égal, une technique non-invasive (ventilation) est préférable à une technique invasive (trachéotomie).

La deuxième leçon est sur la qualité de vie qui, pour les patients et pour les familles des patients, est une question cruciale à prendre en compte lors du choix d’un traitement médical. Ce principe est encore plus important dans le contexte d’une maladie rare. Les patients devraient prendre en compte la qualité de vie, les familles des patients devraient prendre en compte la qualité de vie, et les médecins eux-mêmes devraient prendre en compte la qualité de vie lorsqu’ils recommandent des options de traitement possibles. Si nous, en tant que parents d’un enfant souffrant d’une Séquence de Pierre Robin, étions forcés de choisir entre la trachéotomie et la ventilation, nous choisirions absolument la ventilation; en fait, nous préférerions la ventilation par rapport à toute intervention chirurgicale, si nous avions à choisir. En même temps, nous croyons que, par de nombreuses études médicales revues par des pairs et prouvées depuis plus d’une décennie, le traitement TPP représente le prochain grand pas en avant dans le traitement de la Séquence de Pierre Robin. Lorsqu’on compare honnêtement le dispositif TPP, minuscule et portable, avec l’équipement de ventilation, les tubes et la supervision médicale requise pour la ventilation, il est très facile d’appliquer la logique du professeur Fauroux au traitement TPP; le meilleur confort du dispositif TPP, par rapport à la ventilation, est susceptible de se traduire par une meilleure qualité de vie, non seulement pour les patients, mais aussi pour leur famille.

L’évolution des traitements pour la Séquence de Pierre Robin

Trachéotomie

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CPAP

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Traitement TPP

Bien que l’efficacité du traitement TPP ait été médicalement prouvée depuis plus de dix ans et représente une avancée majeure dans le traitement de cette maladie rare, la Séquence de Pierre Robin, nous croyons que Lysiane, notre fille, est le premier bébé français à avoir jamais reçu ce traitement prouvé. C’est surprenant, étant donné que la France est un pays de 65 millions de personnes. En outre, la France est l’un des pays les plus riches de l’ensemble de l’UE et peut se permettre de soutenir ses citoyens dans l’obtention de soins de santé transfrontaliers, en particulier les français souffrant d’une maladie rare. Enfin, la France et l’Allemagne sont des pays voisins. Pourquoi alors, les bébés en France n’ont-ils jamais été transférés en Allemagne pour le traitement SPR prouvé, lorsque des bébés d’Autriche, de Hongrie, de la République tchèque et d’autres États membres de l’UE ont été transférés en Allemagne – et même des bébés d’aussi loin que la Russie ont été transférés en Allemagne pour recevoir le traitement TPP?

En outre: si l’efficacité du traitement TPP a été médicalement prouvée depuis plus de 10 ans, alors pourquoi le traitement TPP n’est-il pas disponible en France? En particulier, pourquoi le traitement TPP n’est-il pas offert au Centre de référence Pierre Robin à Paris? La politique du Centre de référence Pierre Robin est que la ventilation est aussi efficace que le traitement TPP et, par conséquent, il n’est pas nécessaire que la France adopte le traitement TPP. Imaginez-vous si le ministre français chargé des Technologies de l’Information et de la Communication a empêché l’adoption du courrier électronique en France, suite à l’argument selon lequel les personnes en France n’ont pas besoin de courrier électronique – elles peuvent continuer à utiliser les télécopieurs à la place. Le problème est que ce type d’attitude peut avoir des conséquences très graves dans le domaine de la santé humaine. Lorsqu’on discute des traitements pour une maladie rare, le refus d’adopter des innovations prouvées médicalement peut exposer les patients – y compris les nouveau-nés innocents – à des blessures physiques, des souffrances et même la mort.

En toute équité, il n’existe aucune obligation médicale ou légale pour les médecins du Centre de référence Pierre Robin à Paris d’apprendre le traitement TPP et de l’offrir aux patients de Séquence de Pierre Robin en France. La Directive 2011, en revanche, crée effectivement des obligations; Il oblige tous les États membres de l’UE, y compris la France, à respecter le droit d’un citoyen européen de choisir le meilleur traitement médical possible, en particulier dans le contexte d’une maladie rare – « même pour des diagnostics et des traitements qui ne sont pas disponibles dans l’État membre d’affiliation » (la Directive 2011, l’article 13, « Maladies rares »). Si le Centre de référence Pierre Robin à Paris souhaite négliger intentionnellement le traitement TPP pour les bébés de Séquence de Pierre Robin en France, il peut le faire – mais il ne peut pas empêcher les bébés français de quitter la France et de recevoir ce traitement médical prouvé pour cette maladie rare qui est disponible, dans un autre État membre de l’UE.

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